Pétition halte à la guerre du volume !
Que de concerts mémorables ces temps-ci : Omar Sosa, puis Archive, magistral, avec un son aux petits oignons. Je n’ai pu m’empêcher, en m’abreuvant de toutes les harmonies subtiles, de repenser au massacre poursuivi par nombre de producteurs et labels. Toute ces richesses mélodiques laminées par la désastreuse « Loudness War » ou guerre des volumes.
Toute ces richesses mélodiques laminées par la désastreuse « Loudness War » ou guerre des volumes. Pour rappel, cette pratique courante détruit toute subtilité pour nous servir à la place un brouhaha continu, sorte de soupe tiède dont rien ne dépasse plus. Le dernier live des Cure en est l’exemple parfait, même si on l’écoute tout de même car ils restent excellents : Dynamic Range de 6, soit un son hyper comprimé. Pour mémoire, Le « Dynamic Range » ou plage dynamique indique l’ampleur de compression du son, de 1 à 20 : plus c’est bas moins c’est bon, la moyenne actuelle étant de 8-9 en pop. Un DR de 6, c’est vraiment mauvais.
La détérioration continue du digital range, alias Loudness War, est insidieuse : le DR n’est pas consulté lors d’un achat, l’indicateur n’est ni vulgarisé ni popularisé, et personne ne semble trop s’en offusquer. Au contraire, on cherche à nous faire croire que c’est meilleur ainsi pour les écoutes nomades, ce qui est complètement faux ! Lors de son lancement, la qualité musicale du MP3 avait été unanimement décriée, alors même qu’il faisait bien moins de dégâts que ce à quoi nous assistons désormais. Archive, au moins, a compris qu’une œuvre ne pouvait durer sur des générations qu’avec un enregistrement respectant les subtilités musicales, permettant d’être (re)découvert d’écoute en écoute. Le groupe vient en effet de sortir un titre en deux version : « normale » et « radio édit » (compressé). Peut-être est-ce la solution : mentionner « enregistrement pour la radio » sur les versions dégradées ! Ce qui n’empêche pas, si vous ne l’avez déjà fait, de signer la pétition en ligne visant à abolir cette pratique tout court, pour en finir avec la Loudness War et retrouver un peu de richesse musicale dans cet océan de platitudes. A vos clics !
Bruno Dambach